CRIEF – Affaire Magassouba : Un non-lieu prononcé en faveur de l’ancien ministre des Mines et de la Géologie
Conakry, début juin 2025 —
Dans une décision très attendue, le président de la chambre d’instruction de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), le juge Robert Ouendeno, a prononcé un non-lieu en faveur de Moussa Magassouba, ancien ministre des Mines et de la Géologie, ainsi que de Yakouba Kourouma, son collaborateur.
Ce verdict met fin à plusieurs mois d’enquête autour d’accusations de corruption d’agents publics, de concussion et d’abus de fonction, des faits présumés qui avaient valu aux deux anciens responsables d’être entendus à plusieurs reprises par la juridiction spécialisée.
> « Vu les dispositions de l’article 284 du Code de procédure pénale ; Disons n’y avoir lieu à suivre en l’état contre Moussa Magassouba et Yakouba Kourouma des chefs de corruption d’agents publics, de concussion et d’abus de fonction », peut-on lire dans l’ordonnance rendue par le juge Robert Ouendeno.
Une décision lourde de sens
L’ordonnance de non-lieu signifie que la justice n’a pas trouvé suffisamment d’éléments à charge permettant d’engager un procès contre les mis en cause. En d’autres termes, aucune preuve irréfutable n’a été retenue à ce stade de la procédure pour les envoyer devant la chambre de jugement de la CRIEF.
Cette décision intervient dans un contexte où plusieurs anciens dignitaires du régime renversé par le CNRD en 2021 ont été poursuivis pour des faits similaires. La CRIEF, créée pour lutter contre l’impunité économique, a jusqu’ici joué un rôle central dans la reddition des comptes en République de Guinée.
Réactions partagées dans l’opinion
La nouvelle de ce non-lieu a suscité des réactions diverses. Certains observateurs saluent l’indépendance de la justice, estimant que « l’accusation ne doit pas devenir une condamnation sociale systématique », tandis que d’autres, plus sceptiques, y voient une brèche dans la lutte contre la corruption, notamment dans le secteur sensible des mines.
Pour l’instant, ni l’ancien ministre Moussa Magassouba, ni son avocat, n’ont officiellement réagi à la décision.
Une affaire parmi d’autres ?
Il convient de rappeler que d’autres dossiers d’anciens ministres ou hauts cadres sont toujours pendants devant la CRIEF. Cette juridiction continue de cristalliser l’attention nationale, alors que le débat sur l’équilibre entre justice, politique et règlement de comptes reste plus que jamais d’actualité.
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Rédaction : KonomKonomaguinee.com
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