Processus unilatéral et contraire à la volonté du peuple » : Dr Zotomou condamne la main mise sur l’organisation électoral
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Introduction
La Guinée entre dans une période électorale sensible. Après l’adoption d’une nouvelle Constitution, la question de l’organisation des scrutins à venir suscite de vives controverses. Dans ce climat tendu, Dr Édouard Zotomou Kpoghomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) et vice-président de l’ANAD, monte au créneau pour dénoncer ce qu’il présente comme une manipulation du calendrier et du dispositif électoral.
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Contexte politique et institutionnel
1. Nouvelle Constitution et promesse d’un organe neutre
Le gouvernement de transition avait annoncé qu’après l’adoption de la nouvelle Constitution, un organe totalement indépendant serait mis en place pour gérer les élections, notamment la présidentielle prévue pour décembre 2025.
Cependant, au lieu d’un organisme séparé, c’est la Direction Générale des Élections (DGE) qui a été désignée pour organiser le scrutin.
2. Contestations de la Constitution elle-même
Dr Zotomou et ses alliés affirment que la Constitution promulguée n’est pas le fruit d’un large consensus : selon lui, elle aurait été « concoctée » au sein du Conseil National de la Transition (CNT) avec la participation d’un « clan », excluant de nombreux partis politiques et acteurs de la société.
Il rappelle que l’UDRP avait boycotté le référendum constitutionnel, estimant qu’il ne traduisait pas la volonté générale.
Les accusations de Zotomou — « passage en force » et manque de transparence
a) Un « processus unilatéral »
Dr Zotomou dénonce un « passage en force » : selon lui, toutes les décisions sont prises de façon verticale, sans véritable concertation avec l’opposition ni les citoyens.
b) Une DGE peu crédible
L’opposant considère la DGE comme trop liée au pouvoir en place. Il rappelle que la DGE a été mise en place par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), ce qui, selon lui, compromet son indépendance et sa neutralité.
c) Usage de moyens coercitifs et incitations financières
Zotomou évoque des menaces et le recours à l’argent :
Il parle d’un bataillon militaire de 45 000 hommes projeté pour forcer la participation.
Il condamne l’usage de l’argent comme incitation, dans un pays marqué par la pauvreté, pour contraindre des citoyens à « faire ce qu’on leur dit ».
d) Violation de la Constitution dès son entrée en vigueur
Il juge que la Constitution vient d’être promulguée qu’elle aurait déjà été violée « deux ou trois fois » par les choix faits dans l’organisation du processus électoral.
Enjeux et risques selon l’opposition
Perte de confiance nationale et internationale
Pour Dr Zotomou, le choix de la DGE affaiblit toute crédibilité du scrutin auprès de la population et des partenaires extérieurs. Il s’exprime en termes d’« éthique » et de « transparence » que l’on met en doute.
Candidature probable de la junte
Le leader de l’UDRP anticipe que le général Mamadi Doumbouya (chef de la junte) pourrait se porter candidat, malgré les promesses contraires. Il estime que tous les signes politiques et logistiques convergent dans ce sens.
Risque de conflit ou d’instabilité
En dernier ressort, Zotomou avertit que la manière de conduire le processus électoral pourrait générer des tensions, sinon une crise, si la population perçoit qu’elle est exclue du jeu politique.
Témoignage / réaction (scénario d’interview)
Correspondant Konomaguinee — Conakry :
« Dr Zotomou, pouvez-vous préciser ce que vous entendez par “processus unilatéral” ? »
Dr Zotomou (réponse attendue) : « C’est tout simplement que les décisions sont imposées, sans concertation : calendrier, choix de l’organisme, modalités de vote… Tout est décidé en amont par le pouvoir, sans nous associer. »
Corollaire possible : « Quelles sont vos actions concrètes ? »
Il pourrait annoncer un boycott, des recours légaux, des manifestations ou des appels à la médiation internationale.
Conclusion & perspectives
L’alerte de Dr Zotomou met en lumière une fracture avec le pouvoir de transition : ce qu’il qualifie de décisions unilatérales risque de donner une légitimité amoindrie à toute élection à venir. Le défi pour l’opposition sera d’arriver à mobiliser les citoyens, à coordonner une réponse collective et à faire pression — tant en Guinée qu’auprès de la communauté internationale — pour exiger un processus crédible, transparent et inclusif.
Pour Konomaguinee.com, ce dossier mérite un suivi attentif :
Sur les réactions des autres partis politiques,
Sur les réponses officielles du pouvoir,
Sur les initiatives citoyennes (manifestations, sensibilisation),
Et sur l’observation éventuelle du processus électoral par des organisations nationales ou internationales.
Reportage Abou Anelka Diakite 624 83 80 97
Source Guinéematin.com
