- Mandiana : Arrestations arbitraires et soupçons de corruption au sein de la nouvelle unité BAC n°26
Mandiana, Guinée – Une vague d’indignation secoue actuellement la ville de Mandiana, suite à l’installation récente de l’unité spéciale de la Brigade Anti-Criminalité (BAC n°26). Si la population avait initialement salué l’arrivée de cette unité censée lutter contre la délinquance et le trafic de drogues, l’enthousiasme a rapidement laissé place à la colère et à la méfiance. En cause : des arrestations jugées arbitraires, des actes d’intimidation, et des pratiques présumées de corruption au sein de cette force de l’ordre.
Des opérations saluées, puis critiquées
Les premiers jours de l’opération ont pourtant été bien perçus. Dans plusieurs quartiers réputés sensibles, les agents de la BAC ont procédé à des interpellations ciblées dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants. La population, lassée de la présence de dealers et de points de consommation dans leur voisinage, avait exprimé son soutien à cette action.
Mais rapidement, les choses ont dérapé. Des citoyens affirment que l’opération a tourné à la chasse aveugle. Des personnes auraient été arrêtées dans des cafés-bars sans lien direct avec le trafic de drogue. “Ils viennent le soir, embarquent des jeunes, parfois sans explication. Le lendemain, certains sont libérés après avoir, selon nos informations, versé de l’argent”, témoigne un habitant sous couvert d’anonymat.
Pas de procès, pas de preuves, mais des libérations contre argent ?
Selon plusieurs sources locales, les personnes arrêtées ne sont ni jugées ni formellement inculpées. Aucune procédure légale claire ne semble être suivie. Des accusations graves émergent : celles de rançonnement et de détention arbitraire. “C’est l’argent qui parle. Si tu paies, tu sors. Sinon, tu restes en cellule, même sans preuve contre toi”, confie un proche d’un jeune interpellé.
Un climat d’intimidation installé
Outre les arrestations, c’est l’attitude des agents qui suscite l’inquiétude. Plusieurs citoyens parlent d’intimidations et de menaces verbales. Certains habitants, craignant pour leur sécurité, hésitent désormais à fréquenter les lieux publics ou à exprimer ouvertement leur mécontentement.
Face à cette situation, une ligne de contact citoyenne a été mise en place pour recueillir les témoignages de personnes ayant été victimes ou témoins de ces abus : 625 81 03 26.
Rédaction : Konomaguinee.com
Contact pour témoignages : 625 81 03 26