L’État de Katsina, au nord-ouest du Nigeria, a de nouveau été le théâtre d’un drame meurtrier. Aux premières heures de ce mercredi 20 août 2025, des hommes lourdement armés ont pris pour cible une mosquée du village de Mantau, où des fidèles s’étaient rassemblés pour la prière de l’aube. Le bilan est lourd : treize morts et plusieurs blessés, selon les autorités locales.
D’après le commissaire à la Sécurité intérieure et aux Affaires intérieures de l’État, Nasir Muazu, l’attaque s’est déroulée avec une violence inouïe. « Des membres d’un groupe armé ont encerclé la mosquée avant d’ouvrir le feu sans distinction sur les fidèles », a-t-il déclaré dans un communiqué relayé par l’Agence Anadolu.
Sur les lieux, la panique s’est installée. Des rescapés racontent avoir vu des proches s’effondrer sous les balles alors que les assaillants continuaient à tirer avant de disparaître dans la brousse.
Face à cette tragédie, des renforts militaires et policiers ont été immédiatement déployés dans la zone. Une enquête est en cours afin d’identifier les auteurs de l’attaque et d’empêcher d’éventuelles représailles.
« L’État ne reculera pas face aux criminels », a martelé un haut responsable sécuritaire, assurant que des mesures supplémentaires seront prises pour protéger les populations de Katsina, régulièrement ciblées par les groupes armés.
Cette attaque intervient seulement 24 heures après une vaste opération aérienne de l’armée nigériane dans la région de Danmusa, également située dans l’État de Katsina. L’armée affirme avoir détruit plusieurs bases de groupes armés et libéré 62 otages retenus dans des camps clandestins.
Malgré ces offensives militaires, les violences persistent dans le nord du Nigeria. Des bandes armées, appelées localement bandits, multiplient les raids meurtriers, pillages et enlèvements contre rançons. Les villages isolés, les écoles et désormais les lieux de culte deviennent des cibles régulières.
Outre ces groupes criminels, le Nigeria doit toujours faire face à la menace terroriste représentée par Boko Haram et sa branche affiliée à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Ces organisations continuent de frapper dans le nord-est et étendent parfois leurs actions vers d’autres régions, accentuant la crise sécuritaire qui mine le pays le plus peuplé d’Afrique.
À Mantau, la douleur est immense. Les habitants ont enterré les victimes dans la tristesse et la peur. « Nous venions prier, et c’est la mort qui est entrée dans la mosquée », témoigne un villageois. Beaucoup craignent de nouvelles attaques malgré la présence renforcée de l’armée.
Cette attaque rappelle une fois de plus la fragilité sécuritaire du nord du Nigeria et l’urgence pour les autorités de restaurer la confiance des populations, souvent livrées à elles-mêmes face à la violence des groupes armés.
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