andiana, 30 janvier 2025 – La ville de Mandiana est en deuil après deux éboulements successifs survenus en l’espace de 48 heures. Le premier, dans la localité de Koundia, a coûté la vie à huit femmes. Face à ces drames, le directeur des mines et de la géologie, M. Yakou, est monté au créneau pour dénoncer l’exploitation clandestine et annoncer des mesures strictes.
Une exploitation clandestine meurtrière
Selon les autorités locales, ces femmes ne travaillaient pas dans une mine légalement exploitée mais pratiquaient une extraction artisanale illégale. « Ce n’est pas une mine en bonne et due forme, mais une manière clandestine de chercher de l’or. Elles grattent la terre superficiellement jusqu’à creuser des tunnels, et c’est ainsi que l’éboulement s’est produit », a expliqué M. Yakou.
Il a également réfuté les rumeurs faisant état d’un bilan plus lourd : « Certains parlent de dix ou vingt morts, mais c’est faux. J’ai moi-même assisté à l’enterrement de ces victimes. Il y avait neuf personnes, dont huit décédées à cause des éboulements. »
Face à cette situation, le directeur des mines a pris une décision radicale : l’interdiction immédiate de toute exploitation artisanale clandestine.
Le président des orpailleurs brise le silence
M. Bobadjedi Jakité, président des orpailleurs, également connu sous le nom de « Kalajantis », a lui aussi réagi à ces tragédies. Il a confirmé que douze personnes ont perdu la vie dans ces éboulements, dont quatre à Vallandouba et huit à Koundia.
D’après lui, ces femmes pratiquaient une exploitation informelle dans des zones non réglementées. « Ce n’est pas une mine officielle, car une vraie mine possède une administration locale, un contrôle militaire et d’autres dispositifs de sécurité », a-t-il précisé.
Il a également mis en avant la vulnérabilité économique des femmes impliquées : « Beaucoup d’entre elles n’ont pas de moyens financiers et se rendent sur des sites non contrôlés par l’État pour ramasser de l’or afin de subvenir aux besoins de leurs familles. »
Vers un renforcement des contrôles
Face à la répétition de ces drames, M. Jakité a annoncé un renforcement de la vigilance au sein des mines artisanales. « Nous avons des équipes de la Croix-Rouge et d’autres organismes qui vérifient la stabilité des sols. Dès qu’un site présente un risque d’effondrement, nous devons l’arrêter immédiatement. »
Ces éboulements rappellent la dangerosité de l’exploitation artisanale non encadrée et la nécessité d’une régulation stricte du secteur minier en Guinée. L’interdiction décrétée par les autorités sera-t-elle respectée ? Les mesures de surveillance seront-elles efficaces ? Autant de questions qui restent en suspens, alors que les familles des victimes pleurent encore leurs disparus.
Rédaction : Konomaguinee.com