Le lundi 3 février 2025, l’ancien ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Dr Ibrahima Kourouma, est comparu une nouvelle fois devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). En détention depuis avril 2021, il est poursuivi, en compagnie de Mohamed 5 Kourouma, ancien DAF du ministère, pour des accusations de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite.
Face à la Cour, Dr Kourouma a exprimé son amertume et sa frustration. Il a expliqué qu’il n’avait pas seulement travaillé avec acharnement au MENA, mais qu’il avait sacrifié sa vie personnelle pour ses fonctions. « Les justifications de ma gestion existent, tout le monde sait où elles se trouvent », a-t-il affirmé, se demandant pourquoi on cherchait à l’accabler et à le détruire.
Au cours de son interrogatoire, Dr Kourouma a aussi souligné qu’il n’avait jamais travaillé avec Mohamed 5 Kourouma, l’autre accusé, et qu’il ne comprenait pas pourquoi il était poursuivi aux côtés de ce dernier. Selon lui, la gestion des fonds alloués par la Banque Islamique de Développement (BID), d’un montant de 12 millions de dollars, a été confiée à une unité de gestion spécifique et non à lui.
Sur les accusations portant sur une somme de plus de 600 milliards de francs guinéens, Dr Kourouma a précisé qu’il n’était pas responsable des fonds pour les examens ou les rentrées scolaires. Il a ajouté que sa gestion était régulièrement inspectée, et qu’il en était sorti sans reproche. « Je ne suis pas celui qui fixe les montants, je donne seulement les ordres », a-t-il insisté.
L’ancien ministre a également dénoncé les conditions de sa détention, qu’il juge injustes, soulignant que sa gestion était souvent le fruit du travail d’autres responsables. Il a évoqué les sacrifices personnels et familiaux qu’il avait endurés durant ses années de détention, se demandant pourquoi il était traité de la sorte.
Le rapport de l’Inspection d’État, qui a été utilisé comme preuve contre lui, a également été contesté par sa défense. Celle-ci a demandé à la Cour d’écarter ce document, estimant qu’il contenait des erreurs et qu’il n’avait pas fait l’objet d’une confrontation avec le prévenu.
La Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 10 février 2025, pour interroger le second accusé, Mohamed 5 Kourouma. L’avenir de Dr Kourouma dans ce procès reste incertain, alors que les débats sur les accusations et la gestion de son ministère continuent.