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Siguiri, 6 février 2025 – Face aux nombreuses plaintes des commerçants de bétail concernant les abus des forces de l’ordre à la frontière guinéo-malienne, le préfet de Siguiri, le Colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, a pris une décision ferme : interdire tout rançonnement des importateurs de bétails par la police et la gendarmerie.
Cette mesure vise à mettre fin aux pratiques illégales dont sont victimes les commerçants depuis l’instauration du communiqué conjoint interdisant la transhumance frontalière en République de Guinée. Depuis lors, les vendeurs de bétails de la région peinent à exercer leur activité dans des conditions normales.
Une décision administrative ferme
Dans une déclaration officielle, le préfet a ordonné aux forces de sécurité de cesser immédiatement toute forme de perception illégale sur les commerçants de bétail en provenance du Mali.
« À partir d’aujourd’hui, j’ai interdit à la police et à la gendarmerie de rançonner les importateurs de bétails le long de la frontière. J’informe les deux secrétaires généraux, la collectivité et l’administration, les sous-préfets, le directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage de prendre toutes les dispositions nécessaires pour veiller à cette décision. »
Cette annonce est accueillie avec soulagement par les acteurs du secteur, qui dénonçaient depuis longtemps ces pratiques.
Une situation difficile pour les commerçants de bétails
Depuis l’interdiction de la transhumance transfrontalière, les éleveurs et vendeurs de bétails de Siguiri traversent une période difficile. Le commerce, autrefois florissant grâce aux échanges avec le Mali, a été fortement impacté. À cela s’ajoutaient les multiples tracasseries administratives et le rançonnement de la part des forces de l’ordre, aggravant la précarité des commerçants.
Avec cette interdiction formelle, les autorités espèrent restaurer la confiance entre les commerçants et l’administration locale tout en facilitant la reprise des activités commerciales dans un cadre plus sain et réglementé.
Quel avenir pour la transhumance et le commerce de bétail ?
Si cette mesure est perçue comme un pas en avant, de nombreuses interrogations subsistent quant à l’avenir du commerce du bétail à la frontière guinéo-malienne. L’interdiction de la transhumance a déjà eu des conséquences économiques majeures, et les éleveurs espèrent que le gouvernement apportera des solutions durables pour réguler le secteur tout en préservant leurs intérêts.
Le préfet de Siguiri, en prenant cette décision, envoie un message clair : l’administration doit être au service du peuple et non un frein à son développement économique. Reste à voir si cette interdiction sera effectivement respectée sur le terrain et si des mesures complémentaires seront mises en place pour garantir un commerce du bétail plus équitable et transparent.