Kankan, Guinée – MANDIANA Deux journalistes de la radio Milo FM ont été arrêtés en pleine émission et conduits à la gendarmerie, où ils ont passé la nuit dans des conditions déplorables, partageant leur cellule avec des détenus de droit commun. Cet incident suscite une vive indignation et met en lumière les pressions exercées sur la presse guinéenne.
Une arrestation brutale et une nuit éprouvante
Alors qu’ils étaient en plein direct sur Milo FM, les journalistes ont été interpellés sans ménagement et conduits à la gendarmerie. Une fois sur place, ils ont été enfermés avec des détenus, contraints de payer 60 000 GNF pour éviter d’être placés dans des conditions encore plus dégradantes.
Mais contrairement aux rumeurs qui attribuaient leur arrestation au préfet, les journalistes révèlent que c’est le président-directeur général (PDG) de leur propre groupe de médias qui aurait facilité leur mise en détention. D’après eux, ce dernier aurait cherché à se rapprocher des autorités à un moment où plusieurs grands médias étaient sous pression.
Un reportage sur la corruption à l’origine de l’affaire
L’affaire trouve son origine dans un reportage dénonçant un système de corruption autour des opérations de lutte contre la dégradation de l’environnement. Alors que les autorités guinéennes, sous l’impulsion du procureur général Djamboura de Kankan, menaient une répression contre les acteurs de l’extraction illégale, des pratiques douteuses ont été mises en lumière.
Selon l’enquête des journalistes, dans certaines localités, les autorités ont brûlé les concasseurs (machines utilisées pour l’exploitation minière), tandis que dans d’autres, les exploitants ont pu continuer leurs activités après paiement de pots-de-vin à la préfecture.
Ce scandale a été révélé d’abord sur le site GuinéeMatin.com, provoquant de vives réactions et mettant sous pression les autorités locales.
Un climat de menace sur la presse indépendante
Cette affaire illustre les tensions grandissantes entre le pouvoir et les médias en Guinée. La presse, censée être un contre-pouvoir, se retrouve fragilisée par des arrestations arbitraires et des collusions internes.
Les deux