Arnaque au Hadj 2025 : 416 pèlerins floués par une fausse agence liée au nom de la mère du Président
Conakry, 28 mai 2025 – Scandale retentissant à quelques jours des derniers vols pour le pèlerinage à La Mecque. Ce mardi 27 mai, un groupe de Guinéens escroqués dans le cadre du Hadj 2025 s’est rassemblé devant la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) à Conakry. Ils réclament leur droit de rejoindre les lieux saints après avoir été victimes d’une vaste arnaque organisée autour d’une fausse agence de voyage opérant sous le nom de la mère du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya.
Au total, 416 personnes se retrouvent aujourd’hui bloquées, sans billet ni solution, après avoir pourtant suivi tout le processus préparatoire au pèlerinage, y compris la vaccination et la formation religieuse. Leur porte-parole, Amara 2 Sylla, a accepté de témoigner pour KonomKonomaguinee.com.
Une arnaque savamment orchestrée
> « Il y a 416 personnes qui ont été arnaquées pour le Hadj 2025. Cette arnaque a été faite au nom de la mère du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya », affirme Amara Sylla.
« La formation a eu lieu à la mosquée Fossidè, l’une des dix mosquées retenues par la Ligue islamique de Guinée. »
Selon ses explications, une femme répondant au nom de Hadja Domani Konaté, surnommée « Nani », serait à la tête de ce réseau. Présentée comme une proche de la famille présidentielle, elle aurait monté une fausse agence, collectant d’importantes sommes d’argent via paiements directs ou virements bancaires. Pire, certaines agences agréées du pays auraient été indirectement impliquées dans ce stratagème, ce qui a semé encore plus de confusion et renforcé la crédibilité de la supercherie.
> « À Fossidè, tout semblait normal. Les guides religieux venaient nous rassurer, nous dire que nous étions un groupe spécial. Nous avons reçu des vaccins, des uniformes fournis par la Ligue islamique… On n’avait aucun doute », poursuit Sylla, visiblement affecté.
Des questions sur la supervision du Hadj
L’ampleur de l’affaire soulève des questions sérieuses sur le contrôle des préparatifs du Hadj en Guinée, et sur les responsabilités de la Ligue islamique et des autorités chargées de l’organisation du pèlerinage.
La présence de documents officiels, d’uniformes identiques à ceux distribués aux vrais pèlerins et la validation par des figures religieuses ont convaincu les victimes de la légitimité de cette « agence ». Une erreur fatale, aujourd’hui amèrement regrettée.
La justice saisie, mais les victimes exigent un embarquement immédiat
Face à la gravité de la situation, les victimes exigent désormais d’être intégrées parmi les groupes restants de pèlerins, malgré les procédures judiciaires en cours. Selon des sources policières, une enquête a été ouverte, et la principale suspecte serait en fuite.
> « Nous ne voulons pas que justice soit seulement faite. Nous voulons partir, comme tous les autres. On ne peut pas nous laisser derrière alors qu’on a tout payé et suivi toutes les étapes », clame l’un des protestataires.
Un appel aux plus hautes autorités
Le dossier prend une dimension politique et sociale d’autant plus forte qu’il implique indirectement l’image de la famille présidentielle. Plusieurs organisations de la société civile appellent à une prise en charge exceptionnelle des victimes par l’État, dans un esprit de réparation et de solidarité nationale.
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KonomKonomaguinee.com reste mobilisé pour suivre les développements de cette affaire qui met en lumière les failles de l’encadrement du Hadj 2025 en Guinée.
Source : avenirguinee