ahmoud Abbas met fin aux paiements aux familles de prisonniers : un tournant sous pression internationale

Ramallah, 11 février 2025 – Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a signé un décret historique mettant fin au versement des salaires aux prisonniers palestiniens condamnés pour des actes de violence, ainsi qu’aux allocations destinées à leurs familles. Cette décision, qui a suscité de vives réactions, marque un changement majeur dans la politique de l’AP, longtemps critiquée par Israël et la communauté internationale.

Une décision sous contrainte

Ce décret s’inscrit dans un contexte de pressions internationales accrues. Washington avait conditionné une partie de son aide à l’AP à l’arrêt de ces versements, qualifiés d’« incitation au terrorisme » par les États-Unis et Israël. Par ailleurs, l’Union européenne, confrontée à une opinion publique de plus en plus divisée sur la question israélo-palestinienne, avait réduit certaines de ses aides, demandant davantage de transparence dans l’utilisation des fonds.

D’après des sources proches du gouvernement palestinien, cette mesure vise aussi à éviter des sanctions américaines et israéliennes, qui avaient gelé des fonds destinés à l’AP en raison de ces paiements controversés. Abbas espère ainsi débloquer des financements étrangers, vitaux pour une économie palestinienne en grande difficulté.

Une nouvelle approche sociale

Avec ce décret, les familles concernées seront désormais intégrées dans le programme d’aide sociale générale, sous l’égide du Fonds d’autonomisation économique palestinien. L’objectif affiché est d’uniformiser l’aide sociale en fonction des besoins, et non plus en fonction du statut judiciaire d’un membre de la famille.

« Toutes les familles ayant reçu des fonds en vertu de cette législation sont désormais soumises aux mêmes lois que toutes les familles qui bénéficient de l’aide sociale », stipule le décret présidentiel.

Réactions mitigées

La décision de Mahmoud Abbas a provoqué des réactions contrastées.

Israël et les États-Unis ont salué cette mesure comme un pas vers une pacification du conflit israélo-palestinien. Le gouvernement israélien a toutefois souligné qu’il resterait vigilant quant à l’application réelle du décret. Le Hamas, principal rival du Fatah en Palestine, a dénoncé cette décision comme une « soumission aux diktats occidentaux », accusant Abbas de trahir la « résistance ». Les familles des prisonniers se disent abandonnées par l’AP. Plusieurs rassemblements de protestation ont déjà eu lieu en Cisjordanie, notamment à Naplouse et Hébron. Impact sur la situation en Palestine

Cette réforme pourrait avoir des conséquences politiques importantes pour Mahmoud Abbas, déjà contesté au sein de la population et du Fatah. En voulant regagner la confiance des bailleurs de fonds occidentaux, il risque de perdre le soutien d’une partie de la population palestinienne, pour qui ces allocations représentaient un symbole de solidarité.

De plus, cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes en Cisjordanie et à Gaza, où le conflit israélo-palestinien continue de faire des victimes. La question reste donc de savoir si cette réforme sera perçue comme un geste en faveur de la paix ou comme une concession imposée par des pressions extérieures.

Affaire à suivre…

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