Conflit domanial meurtrier à Dialakoro (Mandiana) Deux morts, plusieurs disparus – la tension monte entre Siramana et Kamerena

Un conflit domanial d’une rare violence a éclaté entre les villages de Siramana et Kamerena, situés dans la sous-préfecture de Dialakoro, à environ 135 kilomètres de la préfecture de Mandiana, en Haute Guinée. Ce différend, ayant pour origine la revendication d’un domaine agricole ancestral, a viré au drame dans la journée du samedi 5 juillet 2025.

Selon des sources locales, des affrontements violents ont opposé les habitants des deux localités, faisant deux morts et au moins cinq personnes portées disparues. Des témoins parlent de maisons incendiées et de nombreux blessés, bien que ces informations restent à confirmer de manière indépendante. Les familles endeuillées réclament justice, tandis que la peur règne encore dans les villages concernés.

Au cœur de cette tragédie, une vaste zone agricole frontalière que chaque camp considère comme un héritage historique. « Ce champ appartient à nos ancêtres depuis des générations. Ce sont eux qui l’ont mis en valeur », affirme un habitant de Siramana. De l’autre côté, les ressortissants de Kamerena dénoncent une « tentative d’appropriation illégitime » et évoquent un document coutumier qui attesterait de leur légitimité.

Informées de la situation malgré l’absence de réseau téléphonique dans cette zone enclavée, les autorités administratives et sécuritaires n’ont pas tardé à réagir. Le sous-préfet de Dialakoro et le président de la délégation spéciale ont été dépêchés sur place pour apaiser les tensions.

Dans une brève déclaration jointe, ils affirment avoir « entamé des démarches urgentes en vue de restaurer le calme et d’ouvrir une enquête impartiale ». Un détachement des forces de sécurité a également été envoyé dans la zone pour prévenir toute nouvelle escalade.

Face à la gravité des événements, une mission de médiation est annoncée dans les prochains jours. Elle sera conduite par des sages locaux, des représentants de l’administration territoriale, ainsi que des délégués des forces de défense et de sécurité.

L’objectif : faire la lumière sur les responsabilités, instaurer un dialogue entre les parties et prévenir tout nouveau bain de sang. Les populations, elles, appellent à des mesures concrètes pour éviter que ce genre de conflit ne se répète dans une région déjà fragilisée par l’isolement et le manque d’infrastructures.

Enfin,ce nouveau drame met une fois de plus en lumière la fragilité du tissu social dans les zones rurales, où les conflits fonciers sont souvent exacerbés par l’absence de titres clairs, le vide juridique et l’inaccessibilité des services administratifs. À Siramana comme à Kamerena, l’heure est désormais à l’attente, dans l’espoir que justice et paix puissent l’emporter sur la vengeance.

Moussa Gberedou Condé pour Konomaguinee.com :+224622478601

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