Crise à l’Est de la RDC : Goma sous les tirs, Kinshasa en ébullition diplomatique

Goma, une ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est une fois de plus au cœur d’un conflit armé majeur. Depuis dimanche soir, les tirs résonnent dans cette cité de plus d’un million d’habitants, devenue le théâtre des affrontements entre les forces armées congolaises et le mouvement rebelle M23, soutenu par des troupes rwandaises. Pendant ce temps, à Kinshasa, la capitale, la tension monte : des manifestants, en colère contre l’implication présumée du Rwanda dans le conflit, ont attaqué plusieurs ambassades, dont celle du Rwanda.

Une progression fulgurante du M23

Le M23, groupe rebelle actif depuis plusieurs années dans la région riche en ressources naturelles de l’est de la RDC, a lancé une offensive éclair ces dernières semaines. Dimanche, ses combattants, appuyés par des troupes rwandaises, ont pénétré dans Goma après un nouvel échec de médiation entre Kinshasa et Kigali, orchestrée par l’Angola. Cette avancée rapide a plongé la ville dans une situation chaotique, exacerbée par les déplacements massifs de populations fuyant les combats.

Une catastrophe humanitaire imminente

Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a tiré la sonnette d’alarme, soulignant les risques accrus pour les civils dans cette région déjà meurtrie par plus de trois décennies de conflits. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également exprimé ses inquiétudes quant aux dangers sanitaires, notamment une possible dissémination de virus, comme Ebola, à partir d’un laboratoire situé à Goma.

Kinshasa : diplomatie et manifestations

À Kinshasa, la colère populaire s’est matérialisée par des attaques contre les représentations diplomatiques de plusieurs pays, avec en ligne de mire l’ambassade du Rwanda, accusé de soutenir activement le M23. Face à la gravité de la situation, le président Félix Tshisekedi devrait s’adresser à la nation dans les prochaines heures, une prise de parole attendue par une population en quête de réponses et de solutions.

Mobilisation internationale

La crise a déclenché une série de réactions sur le plan international. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine s’est réuni ce mardi pour une session d’urgence, tandis que Nairobi a convoqué une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame ce mercredi. Parallèlement, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé, lors d’une discussion avec Paul Kagame, à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise des pourparlers de paix.

Une paix incertaine

Malgré ces efforts diplomatiques, la situation reste extrêmement tendue à Goma, où les civils subissent de plein fouet les conséquences de ces affrontements. Tandis que les puissances régionales et internationales s’activent pour trouver une solution, les Congolais attendent des actes concrets pour mettre fin à une crise qui semble sans fin.

Pour l’instant, le destin de Goma et de ses habitants reste suspendu à l’évolution des combats et à la capacité des dirigeants à instaurer un dialogue constructif.

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