Jeudi noir à Sogbè, un quartier populaire de la commune urbaine de Kankan, où une attaque à main armée a visé une boutique de transfert d’argent. Bilan : près de 49 millions de francs guinéens dérobés et une personne blessée.
Il était environ 10 heures ce jeudi 10 juillet 2025, lorsque la tranquillité du quartier Sogbè a été rompue par des coups de feu. Une boutique de transfert Orange Money a été la cible d’un braquage mené par trois individus à moto. L’un des assaillants, arme au poing, est descendu pour menacer et dépouiller le gérant, Oumar Kourouma, encore sous le choc au moment de notre rencontre.
« J’étais en train de recevoir deux clients quand un jeune est descendu de la moto. Il a pointé une arme sur moi. Franchement, au début, j’ai cru à une blague… jusqu’à ce qu’il tire. Là, j’ai fui, laissant tout derrière moi », raconte-t-il, la voix tremblante.
Le montant emporté est estimé à 49 millions de francs guinéens, une somme composée des avoirs propres de M. Kourouma et de fonds confiés par des clients. L’argent était rangé dans un simple sachet plastique placé sous la table.
« Mon sac habituel avait été lavé par ma fille la veille. J’ai mis l’argent dans un sachet en attendant. Malheureusement, c’est ce jour qu’ils ont frappé… », explique-t-il avec amertume.
Outre la perte financière, la victime dénonce les conditions précaires dans lesquelles il travaille depuis que sa boutique a été démolie par les autorités locales.
« Je suis obligé de m’asseoir en bordure de route pour exercer. Je n’ai ni protection ni sécurité. Ce braquage, c’est aussi le résultat de cette précarité. Nous, les petits opérateurs économiques, sommes à la merci des bandits », déplore-t-il.
Oumar Kourouma interpelle les autorités locales pour une amélioration de la sécurité dans la ville et une meilleure prise en compte des besoins des petits commerçants.
« Nous vivons dans l’insécurité totale. Nous demandons de l’aide. Même les petits commerces ne sont plus épargnés. Ces bandits, ce sont des jeunes à moto, peut-être mineurs. Il faut agir avant que ça ne dégénère davantage », lance-t-il.
Ce braquage s’ajoute à une série d’agressions qui inquiètent de plus en plus la population de Kankan. La facilité avec laquelle les assaillants ont agi, en plein jour et dans un quartier fréquenté, pose une nouvelle fois la question de l’efficacité des dispositifs de sécurité dans la capitale de la Haute-Guinée.
Pour l’heure, aucune arrestation n’a été signalée, mais une enquête aurait été ouverte par les services de sécurité. En attendant, la peur reste palpable dans les rues, et la confiance des commerçants dans leur protection est plus que jamais ébranlée.
Moussa Gberedou Condé pour Konomaguinee.com :+224622478601