Le Bafing ne se reconnaît plus:le cri silencieux de Siguiri

Autrefois majestueux, redouté, presque sacré… aujourd’hui affaibli, diminué, presque oublié.
Le fleuve Bafing, jadis symbole de puissance naturelle et de profondeur mystérieuse, est aujourd’hui le miroir d’une ville qui souffre en silence : Siguiri.
Le Bafing, ce « Fleuve Noir », tire son nom de la profondeur insondable de ses eaux, qui jadis faisaient frissonner quiconque s’en approchait.
Ses vagues puissantes, son courant impétueux et ses eaux sombres faisaient de lui une légende.
Mais aujourd’hu,ce n’est plus qu’un filet d’eau.
Sa profondeur ? Une simple mare.
Sa largeur ? Réduite à un lit agricole.
Madame Fatoumata Diaby mère de 5 enfants temoigne:<<On n’a plus rien ici. Même pas de l’eau propre à boire. Nos maris meurent dans les mines, nos enfants tombent malades, et le fleuve qui nous nourrissait n’est plus qu’un souvenir>>dit-elle.
 Abdoulaye, ancien pêcheur devenu manœuvre:<<Avant, je vivais du fleuve. Aujourd’hui, je vis avec la peur. On a tout laissé aux machines, aux étrangers, aux sociétés. Et nous, les enfants de Siguiri, nous sommes devenus des étrangers chez nous>>a-t-il expliqué.
Destruction anarchique des berges
Déversement de produits chimiques dans l’eau extraction incontrôlée de l’or, sans mesures de réhabilitation, sociétés minières incontrôlées,implantées sans réel contrôle de l’État opèrent parfois sans respecter les normes environnementales,peu ou pas de retombées visibles pour les populations,populations passives,résignées ou manipulées.
Autorités locales silencieuses ou complices,infiltration massive d’étrangers (Maliens, Burkinabés, Sierra-Léonais), souvent mieux organisés que les autochtones.
Une zone aurifère extrêmement convoitée…
Mais une population sans :Électricité, Eau potable,Routes praticables,Sécurité.
Les conflits communautaires sont devenus monnaie courante.
Le Bafing ne pleure pas…
Mais il se meurt.
Et avec lui, c’est toute une communauté, une culture, une richesse humaine qui disparaît.
Siguiri mérite mieux.
Elle mérite respect, justice, réhabilitation.
Elle mérite que ses enfants se réveillent, qu’ils osent dire NON à la dégradation, à l’inaction, à la complicité.
Si rien ne change, demain, il ne restera du Bafing que des photos, et de Siguiri que des regrets.
Rédaction Konomaguinee.com

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