Ottawa, 30 juin 2025 — Dans un geste destiné à apaiser les tensions commerciales croissantes avec les États-Unis, le gouvernement canadien a annoncé, dimanche soir, l’abandon de la taxe sur les services numériques qui devait entrer en vigueur ce 30 juin. Cette décision marque une tentative stratégique de relancer les discussions bilatérales, interrompues quelques jours plus tôt par Washington.
Dans un communiqué publié le 29 juin, le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déclaré que le Canada renonçait à la mise en place de la taxe, précisant que cette mesure visait à « favoriser un climat propice à la reprise des pourparlers commerciaux avec les États-Unis ».
Cette annonce intervient après que le président américain Donald Trump a abruptement mis fin aux négociations en cours, le 27 juin, qualifiant la taxe canadienne d’« attaque directe » contre les entreprises technologiques américaines. La Maison-Blanche avait exprimé une vive opposition à la mesure, accusant Ottawa de cibler injustement les géants américains du numérique tels que Google, Apple, Meta, Amazon et Microsoft.
Initialement, la taxe canadienne visait les entreprises technologiques dont le chiffre d’affaires mondial dépasse 1,1 milliard de dollars canadiens et dont les revenus au Canada excèdent 20 millions. L’objectif affiché d’Ottawa était de garantir une contribution équitable de ces entreprises aux finances publiques canadiennes, en réponse à leur capacité à minimiser leur charge fiscale grâce à la nature immatérielle de leurs services.
La volte-face canadienne s’accompagne d’un engagement des deux parties à reprendre les négociations en vue de conclure un accord commercial global d’ici le 21 juillet. Selon des sources gouvernementales, le Premier ministre Mark Carney et le président Trump se sont entretenus à ce sujet et ont convenu de rouvrir le dialogue « de bonne foi ».
Cette concession majeure de la part du Canada illustre les enjeux économiques en jeu et la volonté des deux partenaires de préserver la stabilité de leurs relations commerciales, cruciales pour les deux économies.