Massacre dans le Nord du Burkina Faso : Plus de 100 civils tués, l’armée et les VDP pointés du doigt

Par notre correspondant spécial | 29 mai 2025 | Région du Sahel, Burkina Faso

Dans les villages des communes de Dori et Gorgadji, situés dans la région du Sahel au nord du Burkina Faso, un drame d’une ampleur inédite s’est déroulé le mercredi 21 mai 2025. Plus de 100 civils ont été tués, selon plusieurs sources locales contactées par RFI. Les témoignages accablants mettent en cause un convoi de l’armée burkinabè et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), groupe de civils armés soutenant les forces régulières.

Des civils massacrés sans distinction

Femmes, enfants, personnes âgées, nourrissons… Aucun groupe n’a été épargné. Un survivant, la voix brisée par le chagrin, confie :

> « Ma femme et mon enfant de deux mois ont été tués. Ma sœur et son bébé aussi… Je n’ai plus de famille. »

Un autre habitant affirme que douze membres de sa famille ont été exécutés :

> « Même les bébés attachés au dos de leurs mères ont été abattus. Ceux qui ont pu s’échapper sont les seuls à avoir survécu. »

Des photos et vidéos, dont l’authenticité a été confirmée, documentent les scènes d’horreur : des corps sans vie, des habitations détruites, des familles dévastées.

Un rescapé laissé pour mort

Dans ce climat de peur et de tristesse, certains témoignages bouleversent. Un vieil homme de plus de 70 ans raconte avoir été criblé de balles dans sa propre case :

> « Ils m’ont laissé pour mort, c’est pourquoi je suis encore vivant. Je loue la grâce de Dieu. »

Des fosses communes découvertes

Entre les villages de Tafagou et Nobiol, 105 corps ont été recensés par les communautés locales. Les victimes ont été inhumées à la hâte dans des fosses communes, dans l’indifférence apparente des autorités.

Silence officiel inquiétant

Malgré l’ampleur de cette tragédie, aucune réaction officielle n’a encore été émise par le gouvernement burkinabè, ni par les responsables militaires. Ce silence renforce l’indignation des survivants et la communauté internationale commence à exprimer son inquiétude.

Contexte de guerre asymétrique

Depuis plusieurs années, le Burkina Faso est plongé dans un conflit meurtrier opposant les forces armées nationales et des groupes jihadistes. Pour pallier le manque d’effectifs, l’État a formé les VDP — des civils armés qui opèrent souvent dans des conditions floues, sans véritable encadrement. Mais des ONG et défenseurs des droits humains les accusent régulièrement d’exactions et de représailles contre des civils soupçonnés de collaborer avec les terroristes.

Ce massacre, s’il est confirmé officiellement, constituerait l’un des pires crimes de masse commis au Burkina Faso depuis le début de l’insurrection en 2015. Une enquête indépendante et transparente est désormais attendue de toute urgence.

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