MOBILISATIONS MASSIVES CONTRE LA CÉDÉAO AU NIGER ET AU BURKINA FASO

Niamey, Niger –
Au cœur de Niamey, une scène symbolique attire les regards : un faux cadavre sur un brancard recouvert d’un drapeau aux couleurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), avec au centre une photo du président français Emmanuel Macron. Ce tableau macabre illustre le mécontentement croissant envers l’organisation ouest-africaine, accusée d’être manipulée par des puissances étrangères.

Les rues de Niamey sont bondées. Des milliers de manifestants scandent des slogans dénonçant la Cédéao tout en brandissant fièrement les drapeaux du Niger, du Burkina Faso et du Mali, les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Parmi ces drapeaux flotte également celui de la Russie, un signe de l’évolution des alliances géopolitiques dans la région.

Agadez : une mobilisation sans précédent
Dans la ville emblématique d’Agadez, la mobilisation n’a pas été en reste. Les habitants se sont réunis par milliers dans un stade, exprimant leur soutien sans faille à la sortie de la Cédéao. Des pancartes aux messages explicites comme « À bas la Cédéao pourrie, vive l’AES » ou encore « Nous voulons la paix, vive l’AES » reflètent un sentiment collectif de rejet envers l’organisation ouest-africaine.

Un manifestant déclare avec ferveur : « Cette décision n’est pas celle de nos seuls présidents, elle représente la volonté des peuples. L’AES est notre espoir pour un futur meilleur. »

Ouagadougou, Burkina Faso – Une unité régionale renforcée
Au Burkina Faso, l’écho de la contestation se fait entendre avec la même intensité. À Ouagadougou, place de la Révolution, les images de la foule rassemblée sont diffusées en boucle par les médias locaux. Les Burkinabè, portant fièrement les drapeaux des trois pays de l’AES et de la Russie, affichent leur soutien à cette nouvelle alliance.

Les slogans inscrits sur des pancartes, tels que « 28/01/2025, on ne veut plus de la Cédéao » ou « Adieu la Cédéao aux mains liées », traduisent une rupture totale avec l’organisation régionale, accusée d’inefficacité et de soumission aux pressions occidentales.

Mobilisations dans les régions
Dans les zones rurales également, les manifestations prennent une ampleur remarquable. À Fada N’Gourma, les manifestants scandent : « Oui à l’AES, non à la Cédéao », tandis qu’à Djibo, un rond-point en construction est déjà surnommé « rond-point AES », en hommage à cette nouvelle ère politique.

À Tenkodogo, un spectacle saisissant a marqué les esprits : un faux cadavre, enveloppé dans un drapeau de la Cédéao, est porté par une foule déterminée, simulant la fin symbolique de l’organisation.

Une mobilisation populaire historique
Partout, le message est clair : le rejet de la Cédéao et l’adhésion à l’AES ne sont pas des décisions imposées par les chefs d’État militaires des trois pays, mais une volonté populaire. Cette dynamique reflète un changement profond des aspirations politiques et sociales en Afrique de l’Ouest, marqué par la quête d’une souveraineté renforcée et d’une coopération régionale plus équitable.

Conclusion : vers une recomposition régionale ?
Alors que les mobilisations se multiplient, la question de l’avenir de la Cédéao reste en suspens. L’émergence de l’AES, soutenue par des mouvements populaires, redéfinit les alliances et laisse présager des changements significatifs dans l’équilibre de la région. Les semaines à venir seront décisives pour comprendre l’impact de ce mouvement sur la scène politique ouest-africaine.
Redaction

Source f24

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