Reportage – Crise politico-diplomatique en Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embaló trouve refuge au Maroc
Rabat, Maroc –
Selon des informations révélées par Jeune Afrique, l’ancien président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, aurait trouvé refuge au Maroc, après un passage discret par le Congo-Brazzaville. Cette fuite marque une nouvelle étape dans la crise politique qui secoue son pays depuis sa chute du pouvoir.
Un ex-président en quête de stabilité
Depuis les tensions internes qui ont fragilisé son régime, Umaro Sissoco Embaló vivait sous une forte pression politique. Son départ du territoire bissau-guinéen s’est fait dans une grande discrétion, signe d’un climat pesant et d’un environnement devenu imprévisible pour l’ancien dirigeant.
D’après plusieurs sources diplomatiques, Embaló aurait quitté la sous-région pour le Maroc où il bénéficierait d’un accueil sécurisé, loin des turbulences de Bissau.
Retrouvailles avec Macky Sall au Maroc
À Rabat, Embaló retrouve un autre ancien chef d’État d’Afrique de l’Ouest : Macky Sall, l’ex-président du Sénégal, qui réside depuis quelques mois dans le royaume chérifien.
Les deux hommes, connus pour leur proximité politique et personnelle, entretiennent de longue date une relation privilégiée. Le Maroc semble devenir pour eux un terrain neutre, un espace de repli loin des tensions politico-institutionnelles de leur pays d’origine.
Certains observateurs y voient un début de coalition informelle d’anciens dirigeants ouest-africains cherchant à se repositionner dans les dynamiques géopolitiques régionales.
Le rôle du Maroc dans la diplomatie ouest-africaine
Le choix du Maroc ne surprend pas les analystes. Le royaume chérifien s’est imposé ces dernières années comme :
un acteur sécuritaire majeur en Afrique de l’Ouest,
un médiateur discret mais influent dans les crises politiques,
un pôle d’accueil privilégié pour certains dirigeants africains en transition.
Pour Rabat, accueillir Embaló tout comme Macky Sall s’inscrit dans une stratégie d’influence géopolitique maîtrisée : renforcer ses alliances, consolider son rôle régional et rester un partenaire stable face à un Sahel en recomposition.
Une crise bissau-guinéenne toujours ouverte
Pendant ce temps, à Bissau, l’avenir politique demeure incertain. La chute d’Embaló a laissé un vide que les institutions peinent à combler. Les tensions entre forces de sécurité, classe politique et institutions persistantes témoignent d’un pays encore en quête d’équilibre.
L’absence de l’ex-président pourrait cependant offrir une forme d’apaisement, mais elle ouvre aussi la voie à de nouvelles ambitions internes, parfois contradictoires.