Mandiana, Guinée – Après trois jours d’audiences au tribunal, le procès sur l’indemnisation controversée à Kondianakoro se poursuit avec de nouveaux rebondissements. Plusieurs cadres de la préfecture ont comparu devant la barre, notamment le directeur des mines et son adjoint, le secrétaire général chargé des affaires administratives, le sous-préfet et le maire de Kondianakoro. Cependant, le préfet et son secrétaire général des collectivités, pourtant cités à plusieurs reprises dans l’affaire, n’ont toujours pas comparu.
Ce procès met en lumière des irrégularités dans la gestion d’un processus d’indemnisation, initialement confié à un cabinet privé. Selon les débats, ce cabinet aurait mal exécuté sa mission, ce qui aurait conduit à de nombreuses contestations. Face à cette situation, le procureur a insisté sur la nécessité d’une justice équitable, dénonçant une potentielle application du principe des « deux poids, deux mesures ».
Un appel à la comparution du préfet
Lors des échanges entre le procureur et les avocats de la défense, une question majeure a été soulevée : pourquoi le secrétaire général chargé des affaires administratives est-il le seul à répondre devant la justice alors qu’il n’a pas, à lui seul, ordonné l’opération contestée ?
« Monsieur le président, pour éviter une justice à deux vitesses, il est impératif que le préfet et son secrétaire général des collectivités se présentent devant cette barre », a martelé le procureur.
Cette déclaration a suscité un vif débat au sein du tribunal. Pour l’instant, aucune convocation officielle n’a été signifiée aux deux hauts cadres absents, mais la pression monte.
Les avocats de la défense, de leur côté, tentent de démontrer que leur client, le secrétaire général chargé des affaires administratives, n’a fait qu’exécuter des directives venues de plus haut. Ils demandent donc que tous les responsables impliqués soient appelés à témoigner pour clarifier les responsabilités.
Une affaire qui divise l’opinion
Dans la ville de Mandiana, cette affaire suscite de nombreuses réactions. Certains estiment que la justice doit aller jusqu’au bout et entendre toutes les parties impliquées. D’autres craignent que ce procès ne soit influencé par des considérations politiques ou administratives.
Dans tous les cas, l’issue de cette affaire reste incertaine. Si le tribunal décide d’ordonner la comparution du préfet et de son secrétaire général des collectivités, cela pourrait marquer un tournant majeur dans le procès.
L’audience se poursuit et tous les regards sont tournés vers la justice pour voir si elle prendra les mesures nécessaires afin d’éclaircir cette indemnisation ratée.