Depuis le 4 janvier 2021, un arrêté conjoint des ministères du Budget, du Commerce, de la Sécurité et de la Protection civile interdit l’importation, la distribution, la commercialisation et la consommation de chicha sur l’ensemble du territoire guinéen.
Bien que cette interdiction nationale soit entrée en vigueur en 2021, son application est restée laxiste dans la capitale et à l’intérieur du pays.
Le 26 juin 2025, à Siguiri, le préfet-colonel Ibrahima Douramoudou Keta a lancé une offensive décisive contre la chicha, la qualifiant de « menace grave pour la jeunesse »
1. Réunion avec les commerçants : il a convoqué tous les commerçants vendant de la chicha dans la salle de conférence de la préfecture.
2. Remise et destruction : les vendeurs ont été sommés de remettre leurs stocks, qui seront incinérés publiquement, selon leur engagement .
3. Application stricte de l’arrêté national : il a rappelé que l’arrêté de 2021 interdit toute activité liée à la chicha, et a institué une tolérance zéro.
Tout vendeur ou consommateur surpris avec de la chicha sera exposé à des poursuites judiciaires, dans le cadre de l’application rigoureuse de l’arrêté national.
Le préfet souligne : « Nos fils et filles sont en train de s’empoisonner à petit feu avec la chicha. Il est temps d’agir. La santé et l’avenir de nos enfants valent plus que des profits commerciaux illicites ».
Siguiri devient la première préfecture à traduire l’interdiction nationale en opération locale de grande envergure .
Cette initiative envoie un signal fort aux autres préfectures, incitant les autorités locales à imiter l’exemple pour protéger la jeunesse et renforcer l’autorité de l’État .
Bien que la loi existe depuis 2021, sa mise en œuvre a été inégale, en particulier dans les zones intérieures .
L’initiative de Siguiri est un cas concret de reprise en main des autorités régionales.
Pour que cette interdiction soit durable, d’autres préfectures devront mobiliser les services de sécurité, les douanes, ainsi que les représentants de la justice et du commerce, comme le prévoit l’arrêté national.
En somme, l’action du préfet‑colonel Ibrahima Douramoudou Keta à Siguiri marque un tournant dans l’application de l’interdiction de la chicha en Guinée. En passant de la simple réglementation à une mise en œuvre active sur le terrain, il installe un précédent local potentiellement contagieux, rappelant que la prévention de la santé publique et la protection de la jeunesse doivent devenir tangibles, loin des déclarations symboliques.
- Moussa Gberedou Condé pour Konomaguinee.com :+224622478601