À Siguiri, capitale aurifère de la Haute-Guinée, l’or fait briller les vitrines, enrichit les investisseurs et abreuve les caisses de la commune. Mais à Nanko, quartier situé à quelques encablures du centre-ville, un contraste saisissant s’impose.
Des collines poussiéreuses, des camions de minerais, des hommes aux visages fatigués triant de la terre dorée… puis, changement de décor : un terrain vague, parsemé d’ordures, de sacs plastiques, de seringues abandonnées… C’est le stade Ibrahima Permis Magassouba.Mamadou, 15 ans, joueur amateur : « C’est là qu’on joue tous les jours. On aime le football, même si parfois on tombe sur des bouteilles cassées ou des seringues… »a-t-il expliqué.
Mamadi Sacko, fan de football :« Nous n’avons pas besoin de grand-chose. Juste qu’on nettoie le terrain et qu’on nous donne un peu de matériel. Le reste, c’est à nous de prouver qu’on a du talent. »explique-t-il.
Selon un cadre communal (sous anonymat),le stade de la nanko est l’abandon: « Ce stade a été construit sans plan d’entretien. Il est aujourd’hui laissé à l’abandon, faute de budget… et de volonté politique.
À Siguiri, les jeunes rêvent en grand. Ils rêvent de maillots propres, d’un terrain digne, et surtout, d’un avenir qui ne soit pas enseveli sous les ordures. Le stade Ibrahima Permis Magassouba est bien plus qu’un terrain : c’est le miroir d’une jeunesse abandonnée, mais pas résignée.
Moussa Gberedou Condé pour Konomaguinee.com :+224622478601