Soudan : les Forces de soutien rapide annoncent la prise de la ville stratégique d’El-Fasher, dernier bastion de l’armée au Darfour-Nor
Au Soudan, la guerre continue de faire rage entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », et l’armée soudanaise. Ce dimanche, les FSR ont annoncé avoir pris le contrôle total du quartier général de l’armée soudanaise à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, ainsi que de la ville elle-même.
Cette annonce marque un tournant majeur dans le conflit qui secoue le pays depuis avril 2023. El-Fasher était le dernier bastion de l’armée soudanaise dans la région du Darfour, un territoire déjà ravagé par des décennies de guerre civile et de tensions communautaires. La ville était assiégée depuis plus de dix mois, encerclée par les FSR et leurs alliés, dans un climat humanitaire désastreux.
Selon plusieurs sources locales, les combats des derniers jours ont été d’une rare intensité. Des bombardements et échanges d’artillerie ont touché des zones civiles, aggravant la situation des milliers de déplacés réfugiés dans la ville. Des hôpitaux et centres de santé auraient été partiellement détruits.
Du côté de l’armée soudanaise, aucune réaction officielle n’a encore été publiée concernant la perte d’El-Fasher. Cependant, des observateurs estiment que cette défaite pourrait représenter un coup sévère pour le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée et du Conseil souverain, déjà fragilisé par la progression rapide des troupes de Hemedti dans plusieurs régions du pays.
Cette avancée des FSR consolide leur contrôle sur l’ensemble du Darfour, une région stratégique à la frontière du Tchad, du Soudan du Sud et de la Centrafrique. De nombreux analystes redoutent désormais une escalade des violences intercommunautaires et un effondrement total de l’autorité de l’État soudanais dans l’Ouest du pays.
Alors que les efforts diplomatiques de l’Union africaine et des Nations unies peinent à ramener les belligérants à la table des négociations, la population civile continue de payer le plus lourd tribut dans ce conflit fratricide.
Reportage Abou Anelka Diakite 624 83 80 97
Source Rfi