Tensions à Makonon : le vice-maire blanchi, la communauté dénonce une machination

Makonon, Kankan – L’installation des nouveaux chefs de quartier continue de susciter de vives tensions à travers la Haute-Guinée. À Makonon, nouveau quartier de la commune urbaine de Kankan, la situation a failli dégénérer suite à de graves accusations de corruption visant des autorités locales. Mais dans un sursaut d’unité, la communauté a tenu à rétablir la vérité.

Au cœur de la controverse, le vice-maire de Kankan, Yaya Condé, et le préfet Kandia Mara ont été accusés d’avoir perçu 20 millions de francs guinéens et une parcelle pour favoriser certaines nominations. Des allégations que les habitants de Makonon jugent infondées et dangereuses.

« C’est un complot ourdi par un petit groupe de perturbateurs », déclare fermement un des sages du quartier. Selon lui, ces accusations sont nées d’un refus de la population d’accepter des candidats imposés depuis la commune. Les habitants, eux, avaient déjà choisi leurs représentants légitimes : Sira Koula Condé Fodé et Koulako Fodé, deux natifs du village ayant contribué à l’élévation de Makonon du statut de district à celui de quartier.

« Ces deux-là ont tout donné pour que Makonon soit reconnu. Il est normal qu’ils soient nos chefs », témoigne le doyen Condé.

Mais cette volonté populaire a été contrariée par des propositions venues d’ailleurs. Face au rejet catégorique des habitants, certaines manœuvres ont alors vu le jour : menaces, intimidations et même manipulations médiatiques.

Une scène surréaliste s’est déroulée alors que la population assistait à un match de football opposant Makonon à Harlem. Des documents auraient été remis en douce à des sages sous pression, pendant que des individus mettaient en scène de faux affrontements dans la brousse, se lançant des pierres pour ensuite diffuser les images sur les réseaux sociaux, dans le but de simuler un climat d’instabilité.

« Quand la police est arrivée, elle n’a rien constaté d’anormal. Ces gens avaient juste filmé leur propre comédie », rapporte un notable de Makonon.

Quant aux accusations de vente de terrain et de pots-de-vin, elles sont catégoriquement rejetées par la communauté : « Nos sages n’ont rien vendu. Makonon ne se négocie pas à coups de cachets. Ceux qui disent le contraire veulent ternir notre image », insiste le porte-parole des sages.

À travers ce témoignage collectif, Makonon tente de restaurer la paix et de rappeler que la légitimité ne se décrète pas depuis les bureaux de la commune, mais se construit avec l’assentiment du peuple.

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